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Fête de l'Abbaye 2016

C’est par une matinée radieuse que le coup d’envoi de la 174ème Abbaye de Rossinière a été donné sur la place du village. Les locaux ont eu le plaisir d’entendre la fameuse diane de l’Echo de Corjon, sonnée dès 5h en divers endroits du village. Un nouveau membre du Conseil a même eu droit à un bis, tant il est vrai que par ces fraîches matinées il n’est pas envisageable de manquer un petit ravitaillement, surtout après avoir gravi la Frasse, pour garder vigueur et prestance en vue de la longue journée qui s’annonce.

Ainsi tirés à la fois du lit et à quatre épingles, une soixantaine de membres se sont donc mis au garde à vous pour accueillir le drapeau porté par Ludovic Martin. L’Abbé-Président Yves Dubuis commençait par souhaiter la bienvenue aux membres et au public, avant de revenir dans son discours sur les retards comptables discutés lors de la dernière assemblée. Tout en assumant la responsabilité de ce dysfonctionnement, il a pu rassurer les membres sur la tenue correcte des comptes grâce aux bouclements réalisés dans l’intervalle, à la fois par le Boursier présent dans les rangs, et par un membre du métier, Alexandre Grandjean, qui est remercié pour son travail. Il annonçait ainsi la tenue d’une assemblée extraordinaire pour valider ces comptes, le 24 juin, à la veille du Tir de Jeunesse auxquels les anciens membres sont conviés. En revanche, s’il est des fuites qui mettent à mal les finances de la Société, ce sont celles du réseau d’eau du stand. Il en profitait donc pour rappeler l’importance des cotisations pour pourvoir à ce genre de frais, tout en s’excusant de l’envoi erroné d’un rappel à une quarantaine de membres.

La partie protocolaire s’est poursuivie par l’assermentation de quatre nouveaux membres, qui ont promis fidélité aux Constitutions fédérales et cantonales et de désormais faire tout ce qui est en leur pouvoir pour le bien et l’honneur de la Société d’Abbaye. De tels serments peuvent paraître un peu austères à notre époque, mais ceux qui connaissent la mine réjouie qu’arborent les membres lors de cette journée savent qu’ils expriment simplement la convivialité et la camaraderie qui les réunis au village autour du tir sportif. C’est d’ailleurs en toute décontraction que les sept jeunes enfants et petits-enfants de membres ayant participé au Tir des Jeunes le soir d’avant sont venus s’aligner devant les rangs pour prendre connaissance de leurs résultats et recevoir prix et médailles. Valérie Schwitzguébel s’est vue attribuer le titre de Petite Reine grâce à une broche de 2854°, récompensée par des prix offerts par Jean-Pierre Neff et Louis Pipoz.

Après un tour du village au son de la fanfare, le Commandant Cédric Dubuis a libéré les membres en leur souhaitant une bonne journée. Si certains en ont profité pour fraterniser autour d’un café, ou d’autres boissons plus appropriées à la pratique du tir, d’autres avaient déjà troqué costards et chapeaux contre vestes en cuir et casquettes, et patientaient impatiemment au guichet du stand. Ce qu’on retiendra en premier lieu du tir proprement dit, c’est la parfaite discipline des tireurs tout au long de la journée. Le responsable des tirs, Olivier Ramel, se réjouit de pouvoir compter sur des tireurs aussi consciencieux dans leurs gestes et manipulations, tout en sachant que la vigilance devra sans cesse être renouvelée et rappelée. Ensuite, on se félicitera des 40 broches percées à la cible Société par 29 tireurs, rendant le classement Courte-ligne plus indécis que jamais. Est-ce que l’insigne de la société, finement gravé par Jean-François Mottier sur les nouveaux volets de la cible 5, a donné un supplément d’âme aux tireurs au moment crucial ? Sont-ce les cibarres qui, ayant mangé jusqu’au dernier morceau de leur gargantuesque bourguignonne, appelaient en plus à des broches ? Toujours est-il que le niveau de tir fût plus que jamais remarquable.

Les activités parallèles au tir ont également apporté leur lot de réjouissances, que ce soit à la buvette, dont l’exiguïté est largement compensée par le charme des serveuses, au vin d’honneur offert au soleil par la Commune, aux restaurants qui ont ravis les amateurs de jambon à l’os et gratin, ou au caveau au village qui permettait aux plus flemmards de profiter de la fête sans avoir à descendre au stand (et surtout sans avoir à en remonter), ou, pour ceux qui avaient un doute sur l’heure de la remise des prix, de guetter sur place sans perdre son temps. Juste à côté, ce n’est pas moins de 35 enfants entre 2 et 12 ans qui ont investi la Placette pour s’amuser dans des gymkhanas, jeux de jets, de pêche, ou d’adresse, ou pour se faire grimer. Cerceaux, ballons et échasses ont été plus forts que la pluie qui s’est mise à tomber au milieu de l’après-midi, et qui n’a pas réussi à altérer l’énergie et l’enthousiasme de ces enfants. Point d’orgue pour les plus grands d’entre eux, la visite de la ferme de la famille Marmillod leur a permis de s’initier à la traite et de confectionner du beurre. Grâce aux six mamans motivées qui ont mis sur pieds ces activités, les plus jeunes se réjouissent aussi, comme les plus grands, d’année en année, du dernier week-end d’avril à Rossinière.

Changement d’ambiance à quelques encablures de là, au bureau des classements : ici tout n’était que rigueur et concentration. Cédric Dubuis et Martin Geser ont décrypté coupons, cahiers et classeurs pour établir la hiérarchie à chaque cible. Ils ont pu se féliciter de ce triple contrôle, puisque le simple oubli des deux petites lettres « br. » devant un chiffre peut totalement changer la donne. Peu après 19h, les 51 broches et 31 mouches de la journée étaient échantillonnées, en plus de celles apportées du tir voisin de la jeunesse de Château d’Oex. La hiérarchie des 116 tireurs du jour était connue, le Conseil pouvait sereinement rejoindre le cortège en direction du Grand-Chalet.

Là, vêtus de leur désormais traditionnelle pèlerine (dont même les cadets de l’Echo de Corjon, dorénavant de vieux habitués du rendez-vous, sont équipés), les membres ont applaudi au sacre de François Pilet, couronné Roi du Tir pour une extraordinaire broche de 9 degrés ! Le docteur a réussi un chef-d’œuvre d’une précision chirurgicale. Est-ce de s’être laissé retardé par l’Abbé à goûter le vin d’honneur avant d’aller se coucher à Société, ou est-ce le nettoyage vigoureux du fusil avec une tringle coincée dans la culasse après ? A défaut de percer le secret médical, les tireurs envieux peuvent toujours consulter ses ordonnances affichées à la buvette qui stipulent : « ne boire qu’un seul verre à la fois ». Gilles Raymond a quant à lui forgé son succès à la Courte-ligne avec une addition de 112.57. C’est exceptionnellement dans une calèche couverte, tirée par deux chevaux remplaçant l’habituelle jument en congé maternité, que le Roi accompagné de la Petite Reine a rejoint la cour devant la Grande Salle. Sous une pluie fine qui n’était pas de nature à effrayer les tireurs après le déluge de l’année dernière, François Pilet s’est vu remettre un magnifique découpage offert par Jean-Pierre Neff, alors que la Courte-ligne était récompensée d’une admirable horloge en cuivre offerte par l’Amicale du 150ème. En plus de la palme de dauphin à Société, Etienne Borloz obtenait la couronne de la cible Surprise ainsi qu’un superbe meuble offert par Schittli Frères. La distribution des pourtant nombreux prix était rondement menée pour permettre à chacun de se mettre à l’abri rapidement, mais l’Abbé-Président pris néanmoins le temps de remercier les bienfaiteurs de la Société, pour leur soutien à l’établissement du pavillon de prix ou pour leur aide tout au long de la journée. Il demanda également aux membres vétérans de s’aligner devant les rangs, les citant en exemple pour leur participation assidue à cette fête. Pendant le morceau de musique qui leur était dédié, le drapeau vint d’ailleurs les saluer respectueusement.

Le pincement au cœur qui accompagna la remise du drapeau fût vite supplanté par le creux à l’estomac, lui-même délicieusement comblé par un festival de pâtes servi dans la Grande Salle. Au moment du dessert on distribua les prix de la cible Mouche, dont le premier, la fameuse chaise offerte par Chaletbau Holzbau, revint à Patrick Henchoz. Membre sortant du Conseil, Pierre Pilet s’adjugeait la cible Bonheur avec le seul coup de 100 de la journée, devant 12 coups de 99. Tous les lauréats ont fêté longuement leur succès, vite rejoins par ceux moins heureux au tir, mais pas malheureux pour autant. On a vu avec plaisir les générations se côtoyer au bar et sur la piste de danse. Certains se sentaient d'humeur printanière et la température est rapidement montée dans la salle, alors que dehors les flocons se mettaient à tomber. Au petit matin, un fin duvet blanc avait recouvert le paysage, comme pour mettre un voile pudique et joyeux sur cette belle Abbaye 2016. Désormais, tous les regards sont tournés vers la 175ème Abbaye en 2017 !

N. Moret, Greffier



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© Abbaye de Rossinière 2016 - Dern. rev. 2016-05-03