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Assemblée 2021

Voilà déjà 24 mois que l’Abbaye de Rossinière n’avait plus pu se réunir pour discuter de la marche de la société. En ces temps lointains, c’était la nouvelle loi sur les armes qui focalisait tous les débats. Une belle fête 2019 et une épidémie plus tard, les sujets d’inquiétudes n’ont pas diminué pour notre Abbaye. Le Conseil avait dès lors à cœur de tenir informés ses membres sur les derniers développements concernant notre vénérable société.

Il a dès lors proposé de procéder en deux temps, d’abord en consultant ses membres par courrier, puis en leur proposant de développer les discussions par visioconférence, à la date habituelle de l’assemblée générale. Ce sont ainsi une quinzaine de membres qui se sont retrouvés par écrans interposés, samedi soir 3 avril. La tradition du quart d’heure vaudois a été respectée, non pas pour attendre la sommelière comme à l’époque, mais pour que tout le monde puisse se connecter. Autre temps, autres mœurs …

L’Abbé-Président Yves Dubuis a souhaité la bienvenue à chacun, et a tenu à rendre hommage aux membres disparus depuis la dernière assemblée. Un moment de recueillement a donc été respecté en la mémoire de MM. Martin Geser, Jakob Ludi, Roger Berdoz, Alexis Berdoz et Maurice Tille.

Il a ensuite donné la parole au Greffier pour le compte-rendu des bulletins de vote retournés par les membres. Sur les quelque 240 membres consultés, 80 ont pris la peine de répondre, un résultat réjouissant qui montre que l’effort en valait la peine puisque c’est plus du double des membres qui s’expriment lors d’une assemblée normale. Les procès-verbaux des assemblées et fêtes 2019, disponibles sur le site internet, ont été approuvés par l’ensemble des membres, de même que les comptes des années 2019 et 2020 que le Boursier Robin Schittli avait détaillé par courrier. Le rapport des vérificateurs des comptes Antoine Martin et Stéphane Berdoz était également joint, et les votants se sont prononcés à l’unanimité pour donner décharge pour la période écoulée. Les membres du Conseil sont reconduits dans leurs fonctions pour 2 ans, de même que l’Abbé-Président, qui passe sa 20e année au sein de Conseil.

Les 2 dernières questions posées par courrier concernaient la tenue de la Fête de l’Abbaye 2021. La situation sanitaire et les restrictions concomitantes évoluant rapidement, le Conseil avait déposé en janvier les plans de tir pour se laisser la possibilité d’organiser une Abbaye 2021 au mieux, selon la situation du mois d’avril. Les membres s’étaient en forte majorité prononcés pour laisser cette marge de manœuvre au Conseil. Mais ils étaient aussi sondés sur leur intérêt à participer à une abbaye où seul un tir serait possible, sans l’apparat et la convivialité qui est normalement de mise. A cette dernière question, 33 tireurs ont répondu oui, alors que 41 membres ont coché la case non. Les commentaires accompagnants ces réponses reflétaient bien que pour la plupart, l’Abbaye est plus qu’un tir, et n’a de sens que si elle permet de retrouver les camarades à la buvette ou au village. A l’inverse, le souci de ne pas abdiquer et de maintenir une activité, même minime, était avancé par les partisans du tir, y voyant un moyen d’aller de l’avant en faisant profiter les commerces et restaurants.

Attentif à tous ces arguments, mais anticipant que les possibilités seront encore passablement limitées le 24 avril, le Conseil a pris la décision de ne pas organiser l’Abbaye en 2021, sous quelque forme que ce soit. Un report à une date ultérieure a également été écarté au vu des agendas qui s’annoncent chargés dès que les restrictions seront levées. Les participants à la séance n’ont pas émis d’objection, et l’ancien Abbé-Président Daniel Martin a pris la parole pour approuver cette décision qui respecte les dispositions légales et sanitaires en vigueur, bien qu’il se soit prononcé en faveur du tir lors du sondage. Il fût appuyé en ce sens par le second ancien Abbé-Président présent, Jean-Pierre Neff.

Ce dernier s’est ensuite à nouveau exprimé, cette fois en tant que Syndic, sur le point suivant de l’ordre du jour présenté par Yves Dubuis, qui concernait les terrains autour de la ciblerie. Ces terrains sont propriétés de la Commune, qui avait jusqu’à fin 2020 pour réaliser une étude sur la pollution du terrain, sans quoi les subventions en vue d’un assainissement lui échapperaient. Cette étude a été réalisée et a conclu qu’il n’y avait pas d’urgence à réaliser l’assainissement. Celui-ci pourrait être nécessaire seulement quand les installations fermeront. En revanche, les stands doivent désormais être équipés de récupérateurs de balles, dont l’installation est coûteuse et nécessite des travaux conséquents. Mais notre ligne de tir peut bénéficier d’une dérogation, du fait de son statut de « stand de manifestation », dans lequel peut se tenir un (et un seul) tir annuel, sans récupérateur de balle, si celui-ci a un statut historique. Il semble donc que le tir de notre Abbaye pourra continuer à avoir lieu à Rossinière, mais la situation va être suivie avec attention. D’autres analyses sont en cours pour délimiter plus précisément la teneur en plomb dans les terrains adjacents, dont les propriétaires vont être contactés en vue d’établir un éventuel périmètre de restrictions d’usage. Par ailleurs, le Tir de Jeunesse ne pourrait vraisemblablement pas bénéficier de la même dérogation, mais une solution pourrait être trouvée en déplaçant les dates du tir à proximité de celles de l’Abbaye.

Philippe Ramel profite de la présence simultanée du Syndic et du Président des Armes Réunies pour les interroger sur la soudaine urgence qui règne autour des stands du Pays d’Enhaut, alors que les exigences étaient plus ou moins connues de longue date. Jean-Pierre Neff répond que ce sont les subventions qui ont dicté le rythme, et que les échelonnements entre Confédération, Canton et Commune ont conduit à être un peu pris de court sur les conséquences, mais que pour Rossinière, celles-ci devraient être moindres puisqu’il ne s’agit pas d’une installation de tir sportif. Quentin Schittli, solidement enfoncé dans son fauteuil de Président des Armes Réunies, répond que les courriers du Canton étaient adressés aux communes, et que sa société n’a été informée que sur le tard. Mais les mises à l’enquête et travaux devraient se faire rapidement aux Moulins et à Rougemont.

Le sujet étant clair pour tout le monde, Yves Dubuis a ensuite présenté le point suivant de l’ordre du jour : une demande avait été faite à la Commune pour pouvoir installer une vitrine à l’étage de l’Hôtel de Ville, afin d’entreposer le drapeau de la société. La demande avait été acceptée, et la réalisation du projet, freinée par la situation de ces derniers mois, est lancée. La Jeunesse ayant aussi renouvelé son drapeau, proposition lui sera faite d’également bénéficier de cette vitrine.

L’Abbé-Président donna ensuite lecture d’une brochure de la Fédération Vaudoise des Carabiniers, qui informe que le Tir Fédéral aura lieu sous une forme décentralisée, mais donne rendez-vous pour le Tir Cantonal Vaudois en 2022 à Payerne.

Les participants ont eu l’occasion de prendre une dernière fois la parole en fin d’assemblée, et Pierrick Pilet s’est inquiété de la continuité des activités de notre société, puisque celles-ci sont désormais dépendantes de dérogations. Ne seraient-ce pas les prémices d’une véritable interdiction d’ici 5 à 10 ans ? Jean-Pierre Neff se veut rassurant en soulignant que ces exceptions font partie de la loi, qui date de 2019, et pour lesquelles de forts lobbies des tirs historiques se sont battus. Robin Schittli abonde en rappelant que les Abbayes Vaudoises sont reconnues par l’UNESCO. Finalement Daniel Martin fait sourire l’assemblée en suggérant malicieusement qu’il restera toujours la possibilité de faire de notre stand une ZAD, zone à défendre.

Patrick Henchoz a conclu la discussion en remerciant les participants pour la qualité des débats, qui bien que virtuels, ont été de bonne tenue et ont certainement apporté beaucoup à la compréhension des défis auxquels font face notre société. Le mot de la fin est toutefois revenu à l’Abbé-Président, qui aurait évidemment aimé partager le verre de l’amitié pour ses 20 ans de Conseil. Il soulignera d’ailleurs que tous ses engagements n’ont pas tenu aussi longtemps … A défaut de franche poignée de main pour se quitter, c’est par un petit salut face à la caméra que chacun a pris congé de cette assemblée, en espérant bien sûr retrouver une belle et vraie Abbaye au plus vite.

N. Moret, Greffier

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© Abbaye de Rossinière 2021 - Dern. rev. 2021-04-08